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Shiloh Atkins
Messages : 139
Date d'inscription : 08/06/2024

Présentation Bailey Empty Présentation Bailey

Sam 8 Juin 2024 - 16:40



Bailey Fitzgerald
I need you more than words can say
Pièce d'identité

NOM ≈ Fitzgerald. Toute ma vie, on m'a répété qu'il fallait faire honneur à ce nom de famille. Reste dans les clous Bailey, tu es un Fitzgerald! PRÉNOM(S) ≈ Bailey Alexander William. Tout ça oui. Mes parents ne pouvaient faire plus simple. Il fallait rappeler d'où nous venons et qui nous sommes, souligné la puissance et la richesse de la famille Fitzgerald. Mon père ne peut s'empêcher de citer mes trois prénoms lorsqu'il s'adresse à moi, en particulier lorsqu'il a un reproche à faire. Je déteste cela. ÂGE ≈ Trente-six ans depuis le 28 avril dernier. Malheureusement. Si proche de la quarantaine et cette impression de n'avoir rien fait de ma vie... LIEU DE NAISSANCE ≈ Je suis né dans la belle capitale anglaise, Londres. STATUT SOCIAL ≈ Divorcé depuis janvier 2017, depuis je suis célibataire et je crois que c'est bien mieux comme cela. MÉTIER ≈ Directeur artistique de la filiale australienne de la maison de disques de papa, je suis toujours à la recherche de nouveaux talents, des petits génies de la musique rejeter par les majors. ORIENTATION SEXUELLE ≈ Hétérosexuel, même s'il m'est arrivé de batifoler avec de beaux jeunes hommes dans ma jeunesse. GROUPE ≈ Au secours, j'ai 30 ans. AVATAR CHOISI ≈ Joseph Morgan.

Les informations en vrac

La grasse matinée est un terme ne faisant pas partie de mon vocabulaire. Je suis toujours levé avant huit heures du matin. D’ailleurs, il n’est pas rare que mes heures de sommeil ce compte sur les doigts d’une seule main. ≈ Malgré nos relations parfois compliquées, tendues et emplie de rivalité, ma famille est très importante pour moi. J’ai d’ailleurs un grand frère, Eliott, et une petite sœur, Olivia. ≈ Né à Londres, je suis arrivé à Brisbane il y a désormais trois ans. Je n’ai toujours pas perdu mon accent londonien pour le désarroi de certains de mes collègues. ≈ Il paraît que je suis un haut potentiel émotionnel. Un mot un peu galvaudé pour dire différent, pas comme les autres, en dehors de la normale. Concrètement ? Chacune de mes émotions sont trop fortes, trop intenses, trop tout. Je perds bien trop souvent pied, incapable de doser mes réactions, d’exprimer mon ressentit et surtout de le comprendre. J’aime intensément, je déteste avec passion, j’admire sans faille. Je peux passer du rire aux larmes en quelques secondes, tout ce que vous me direz, chaque intonation de voix changeante sera analysée cent fois. C’est mon quotidien depuis toujours. Parfois, j’aimerais ne pas être hyper réactif, j’aimerais me couper du monde. Cesser de tout entendre, de tout voir, de tout ressentir puissance mille. ≈ A l’âge de quatre ans, mon père nous as emmener voir un match de rugby avec Eliott. L’hyperactif que j’étais déjà à l’époque est resté coller à son siège pendant 80 minutes. Deux ans plus tard, j’ai intégré ma première équipe. Trente ans plus tard, je joue toujours. Ce n’est pas toujours simple, parfois ce sport est trop violent, trop intense pour moi, mais je ne lâche pas. Le rugby est le seul moyen que j’ai trouvé de relâcher la pression lorsque mes émotions deviennent trop fortes, totalement ingérables. ≈ La musique fait partie intégrante de ma vie. ≈ J’avais 28 ans le jour de mon mariage avec Ginny McGrath. Un mariage arrangé pour le bonheur de nos parents, mais pas pour le nôtre. ≈ Papa de substitution du petit Noah. Je n’ai jamais réellement trouvé ma place auprès de ce petit bonhomme, une chose est sûre, je l’aime plus que de raison. ≈ Cela fait désormais vingt ans que je suis persuadé que mon frère me déteste profondément. ≈ Trois jours après mon divorce, je suis allé adopter un chiot. Logan est un magnifique berger australien. Mon plus fidèle ami. ≈ Jill McGrath me fait bien trop souvent tourner la tête. ≈ Tout doit avoir une logique pour moi. Je suis incapable de fonctionner si une situation me semble illogique, s’il me manque une information. ≈ Mon hypersensibilité se couple à une hyperesthésie (exacerbation des sens). Les informations sensorielles parviennent à mon cerveau d’une manière bien trop rapide. Dans un café plein à craquer, j’arrive à suivre une conversation avec quelqu’un tout en entendant et comprenant la commande du prochain client et la conversation de la bande d’amis derrière moi. C’est souvent trop et il m’arrive de ne plus savoir gérer toutes les informations qui m’arrivent dessus en même temps. ≈ Je joue de la guitare et du piano. Depuis quelques mois, je tente d’apprendre la batterie. ≈ L’écriture est une sorte de défouloir pour moi. ≈ Il n’est pas rare que je mette une barrière émotionnelle entre les gens et moi. Paraît-il que cela me rend froid et distant. C’est la seule manière que j’ai trouvé pour gérer mes émotions sans que l’on me pointe du doigt ou que l’on me traite de fou. ≈ Je possède trois tatouages. ≈ Enfant mon rêve ultime était de me rendre sur la lune. ≈ Je suis incapable d’infliger du mal à qui que ce soit de manière volontaire. ≈ Mon rire est communicatif. ≈ Je serais incapable de définir ce que je ressens envers mon paternel. Il est ma bête noire, le tourbillon incessant de mes troubles. ≈ Il faut que je note sur un bout de papier toutes les idées qui me viennent dans une journée. Ce n’est jamais très économique, mais c’est plus fort que moi. ≈ Dis-moi « je t’aime » je ne te croirais pas. ≈ Mes véritables amis se comptent sur les doigts d’une main. ≈ Confiance en soi ne fait pas partir de mon vocabulaire. ≈ Je consacre ma vie à mon métier et notamment depuis que je suis en Australie.

Le joueur derrière l'écran

Sur le net, on m'appelle Paind'Ep, mais appelez-moi Estelle. J'ai 25 ans, et je viens de Lyon. J'ai découvert 30YSY grâce à Bazzart, et j'ai cédé à m'inscrire parce que je vous aime tellement que j'ai décidé de vous soûler encore un peu plus. Malgré mon emploi du temps chargé, je pourrai tout de même être présent(e) tous les jours. Mon personnage est un scénario des sistas McGrath. Je suis content(e) de vous rejoindre dans l'aventure et on mouille la brosse à dent avant de mettre le dentifrice!.

Code:
<pris>joseph morgan ≈</pris> bailey fitzgerald


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Shiloh Atkins
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Sam 8 Juin 2024 - 16:40



Il était une fois, mon histoire
Tell me something, boy. Aren't you tired tryin' to fill that void?
Fitzgerald’s manor, Marylebone, London, 1988
« Les garçons, on ne court pas dans les escaliers ! » Eliott après moi, je force sur mes petites jambes pour aller plus vite que lui. J’ai très bien entendu ce que Marie, notre nourrice, viens de dire, mais je ne veux pas que mon grand frère me rattrape et me prenne mon jouet. Je jouais tranquillement dans ma chambre, tout seul, comme très souvent quand Eliott à décider de venir m’embêter. Il aime beaucoup trop faire ce genre de chose. Il vient dans ma chambre, prend souvent mon jouet préféré et part dans son coin sans rien dire. Hier, il a cassé mon Batman et personne ne l’as puni. Papa a dit que je devais prendre soin de mes affaires et que je n’aurais pas de nouvelles figurines, alors interdiction qu’Eliott me prenne mon Spider-Man. En courant, je me prends les pieds dans un des tapis du salon et tombe de tout mon long, lâchant mon jouet. Mon frère en profite pour me doubler et prendre le super-héros. « T’es trop nul Bailey ! Maintenant, il est à moi ! » Il se met à rire et s’en va avant que Marie n’arrive dans la pièce. Assis par terre, je n’arrive pas à retenir mes larmes et tout de suite la jeune femme viens s’asseoir à côté de moi. « Il m’a pris mon Spider-Man… » Elle soupire et m’aide à me relever. « C’est pas grave Bailey, tu en as tout pleins des jouets. Et je t’avais dit de ne pas courir ! » Elle me laisse là, partant vers la cuisine. Encore une fois, personne ne va rien dire à Eliott. Ce n’est pas logique. Il vient m’embêter dans ma chambre alors que lui aussi, il en a pleins des jeux. Comme souvent, dans ce genre de situation, je me retrouve incapable de bouger. Tout va beaucoup trop vite dans ma tête. J’ai envie de retrouver Eliott et de le taper pour qu’il me rende ma figurine, j’ai envie de pleurer, de crier et puis je me dis que papa ne serait pas fier de moi et que je ne devrais pas me plaindre parce qu’elle a raison Marie, des jeux, on en a pleins d’autres dans la maison. Mais quand même, il est venu prendre mon préféré et il n’avait pas le droit. Pourquoi il dit que je suis nul alors que je ne voulais juste pas qu’il me prenne mes affaires ? Peut-être qu’il a raison, je suis nul. Je ne sais pas faire beaucoup de choses et puis papa, il préfère Eliott de toute façon. Je suis nul. Je suis nul. Je suis nul.

J’ai six ans et déjà le tourbillon de mes émotions me prends à la gorge m’empêchant de raisonner et mon grand frère m’écrase déjà sous sa rivalité.

Math class, Westminster School, London, 1996
« Monsieur Fitzgerald ! Mon cours vous ennui peut-être ? » Je relève la tête et me retrouve nez à nez avec mon professeur de mathématiques, Monsieur Herman. Cela fait plusieurs minutes que mon attention, c’est complètement détourner de son explication des fonctions vectorielles. Je m’en fiche. J’ai déjà compris comme cela fonctionnait, je m’en servirai très probablement jamais dans ma vie d’ailleurs, mais je sais faire. Alors, comme toujours, mon esprit à commencer à divaguer. Mon imagination s'est mise en route et en quelques secondes, j’ai commencé à imaginer toute une histoire au vieux monsieur assis sur le banc en face de notre école, son journal à la main. « Il y a plus passionnant monsieur ! » répondis-je tout en reportant mon regard vers l’extérieur. Mon vieux monsieur est parti désormais et cela m’ennuie bien plus que le soudain brouhaha dans la classe. « Sortez Fitzgerald ! Et vous viendrez en retenue ce soir. Encore ! Je pense que vous connaissez le chemin désormais… » Je hausse les épaules et range mon cahier encore fermé dans mon sac à dos avant de sortir de la salle. Papa ne va pas être content. C’est la deuxième fois que je me retrouve en retenue cette semaine. Toujours pour la même raison, je m’ennuie en cours, je rêvasse et les professeurs s’énervent pensant que je me moque d’eux. J’ai de bonnes notes, mais l’école ne m’intéresse pas. Ne m’intéresse plus. Je déteste ce système où l’on doit apprendre par cœur et recracher bêtement. Ce n’est pas logique et cela m’ennuie plus que tout. J’ai envie d’apprendre, je suis curieux de tout et je change de passion toutes les semaines, mais l’école m’ennuie…  

Assis au piano, je regarde les touches glisser sous mes doigts. Je suis rentré de mon heure de colle il y a quelques minutes, je devrais faire mes devoirs, mais je n’ai pas envie. J’ai compris les exercices, je ferais ça rapidement demain matin dans le bus. En attendant, je joue au piano. Lorsque tout semble aller trop vite pour moi, lorsque je me sens comme noyé dans le tourbillon de mes émotions, je viens m’asseoir au piano et dès que les premières notes retentissent je me sens un peu mieux. Je ne joue pas parfaitement, j’apprends encore, mais il paraît que je me débrouille bien. Le classique ce n'est pas vraiment mon truc, je préfère jouer des morceaux de jazz comme ceux que maman écoute constamment. Mes doigts accélèrent sur les touches et je me perds dans la musique. J’évacue mon trop-plein d’émotions, tout ce qui a pu aller de travers aujourd’hui. Absorbé par mes notes, je n’entends pas papa entrer dans la pièce et sursaute violemment lorsqu’il vient poser sa main sur mon épaule. « Tu as encore été mis en retenu Bailey… » Tout de suite, je baisse la tête. Je sais qu’il n’est pas fier de moi, que je ne fais que de le décevoir contrairement à Eliott. Pendant plusieurs minutes, mon père me rappelle que je ne dois pas faire honte à la famille, que je dois me rattraper, revoir mon comportement en classe et étudier plus dur. « Tu es un Fitzgerald mon fils, ne l’oublies pas. » Mais ça veut dire quoi, être un Fitzgerald ? Que je dois suivre bêtement les traces de mon paternel comme le fait Eliott. Il est le fils parfait, bon à l’école, poli, serviable, et surtout, il se plie à tous les désirs de papa. Le fils prodige. Je suis le raté, celui qui suit bêtement et qui ne colle pas dans les cases préconçues de notre famille. Alors que mes pensées s’emballent, que la tempête se lève en moi, je vois mon père s’asseoir à côté de moi sur le banc du piano. Il pose ses doigts sur les touches et joue une mélodie simple, mais que je reconnais : la berceuse de notre enfance. « Je sais qu’un jour, c’est toi qui reprendras le label mon fils. Tu as un don pour la musique. » Et sans rien dire de plus il est parti. C’est le seul compliment que mon père me fera jamais, la seule chose qui l’attire un tant soit peu chez moi : mon rapport à la musique.

Fitzgerald’s manor, Marylebone, London, 2000
Les relations avec mon paternel sont de plus en plus tendues. Je perds pied à l’école. J’ai toujours autant soif d’apprendre, mais le système scolaire n’est clairement pas fait pour moi. On me montre du doigt, on me bouscule parce que je suis trop émotif, parce que je m’intéresse à tout et que je papillonne d’un sujet à l’autre. Mes professeurs me pensaient surdouer. Cela a plu à mon père, il m’a fait passer tout un tas de tests pendant des mois et des mois. Le résultat n’a pas été celui qu’il espérait. Son fils n’est pas surdoué, mais juste un freak. Un haut potentiel émotionnel. Pour la première fois, quelqu’un mettait des mots sur tout ce que je pouvais ressentir. Je n’ai que dix-huit ans, mais je savais que je n’étais pas comme les autres. Mes réactions sont trop vives, trop intense. Mes émotions m’empêchent parfois de fonctionner tellement elles me submergent, m’emporte dans un tourbillon incessant. Pour la première fois, quelqu’un m’a expliqué que mon besoin constant de discuter ce qui me semble illogique, que ma curiosité sans faille, mon empathie et mes passions était une part entière de ma personnalité. La psychologue qui m’a suivie pendant des mois à tout faire pour normaliser ces quelques mots : haut potentiel. Pourtant, tout ce que j’ai vu, c’est la déception dans le regard de mon père. Son fils n’est pas surdoué, juste un gamin instable, un hypersensible qui n’ira pas loin dans la vie car incapable de se décider sur ses études. Nous nous entendons que sur un seul point : la musique. Et je compte bien prouver à mon père que son métier me passionne.

Fitzgerald's label, Camden Town, London, 2003
Assis à même le sol, j’observe la scène qui se déroule sous mes yeux. Depuis peu, papa à soif de découvrir un nouveau talent pour la maison de disques. Avec Eliott, il nous a demandé de l’accompagner afin qu’on l’aide dans sa décision. Si au départ, j’étais assis à la table auprès de mon père et de mon frère, je me suis rapidement isolé, ne supportant plus les moindres éclats de rire de la part de mon frère face à mes émotions. La musique m’émeut souvent aux larmes. Depuis que j’ai été cataloguer comme hypersensible, Eliott prend un malin plaisir à me rappeler tous les jours que je ne suis pas comme les autres. Alors de plus en plus, je m’isole. De toute manière, j’arrive mieux à réfléchir en observant le tout de loin. Les gens défilent sur scène, on a droit à tous les styles. Certains ont réellement du potentiel, me faisant frissonner de la tête aux pieds avec leurs voix, tandis que d’autre n’attire même pas mon attention. Je note tout dans mon petit carnet pour en parler à papa après. Il m’a demandé de venir parce qu’il y a quelques mois, je l’ai forcé à venir avec moi dans un concert de garage pour écouter un groupe de jeune. Je l’ai traîné de force, il a même voulu partir avant le début et puis les premières notes, on résonner dans la salle minuscule et mon père a été emporter par la musique. Il a signé le groupe et ils sont actuellement au top des charts. Papa ne cautionne pas mes frasques. J’ai changé trois fois de majors à l’Université, je ne trouve pas ma voie, je m’ennuie toujours trop vite alors je m’engage dans toutes les associations de la faculté et j’enchaîne les soirées, l’alcool, un peu de drogue et surtout les filles. Ça défile dans mon lit et comme je ne veux pas m’engager, j’ai une réputation de playboy qui me colle à la peau. Bailey Fitzgerald est connu pour sa belle gueule, son coup de reins et ses folles soirées, pas pour sa réussite, et cela, mon père ne le supporte pas. Pourtant, je voudrais qu’il soit fier de moi, que l’on est une bonne relation, alors je me rattrape avec la musique. Et ce jour-là, le débat va bon train entre mon frère et moi. « Putain, mais Bailey, il était à chier ce mec ! C’est pas parce que t’as chialé comme une minette qu’il est bon. » Eliott et sa subtilité. Lui ce qu’il aime, ce sont les gros sons sortant d’un ordinateur, les musiques aux paroles légères et douteuses. Cela fait une heure que l’on débat sur ce garçon et papa ne dit rien. Il rejoue la vidéo encore une fois. « Franchement papa, il est timide, mais il a une super voix. Il a l’oreille en plus, il a l’air musicien. » A mes côtés, Eliott soupire lourdement. « Il est trop timide pour l’industrie Bailey ! » Je vois papa jouer avec son stylo, il se rejoue la vidéo encore une fois. Puis encore une fois. « Bailey tu rappelle ce garçon, je veux le voir demain. » « Tu fais le mauvais choix papa. »

Un an plus tard, William est devenu un artiste plus que reconnu en Angleterre et l’acte qu’Eliott avait choisi a fait un flop monstrueux et ça il ne l’a jamais accepté.

Wedding chapel, Marylebone, London, 2011
« Tu vas épouser Virginia McGrath. » Cette phrase, je ne pourrais jamais l’oublier. Jamais. Je rentrais d’une énième soirée après un concert. Après avoir compris que les études n’était définitivement pas faite pour moi, j’avais fini par convaincre mon père pour qu’il m’apprenne son métier. Il m’en faisait baver, mais j’adorais ça, je vibrais pour ça. On s’entendait mieux, mais mes frasques de plus en plus nombreuses commençaient à faire parler d’elles dans la presse et c’est comme ça que mon père à trouver la parade parfaite : un mariage arrangé avec la fille d’un de ses plus anciens amis. J’ai rencontré Ginny, trois jours après que papa est lâché cette bombe, elle était fragile, brisée, pratiquement éteinte. Je n’ai pas pu refuser, je n’ai pas protesté. Pour la première fois de ma vie, j’ai étouffé mes émotions au point de me couper de tout pendant un temps. J’ai disparu pendant une semaine, me coupant du monde en Écosse. En revenant, j’ai accepté. Pour la première fois de ma vie, j’ai accepté sans discuter, j’ai tout gardé, tout enterrer, construisant peu à peu une bombe instable.

Debout au pied de l’autel, je relève la tête lorsque la musique résonne doucement dans l’église. En face de moi, Ginny, dans une sublime robe blanche. Elle est magnifique. Pourtant, je sais que rien ne sera jamais simple entre nous. Nous avons eu un peu plus d’un an pour apprendre à se connaître, pour s’apprivoiser. J’ai vite compris que la brunette était tout ce que je fuyais au quotidien. Elle me ressemble beaucoup trop émotionnellement et les gens comme moi me font peur. J’ai essayé, vraiment essayer, mais je n’y arrive pas. J’ai besoin de mettre de la distance avec elle. Cette force calme, cette façade qu’elle présente à tout le monde m’effraye et me donne envie de fuir, m’as poussé à m’intéresser à sa sœur, Jill. L’autre tempête de la famille McGrath, beaucoup moins calme, tellement franche, sans filtre. Un tsunami qui chamboule tout sur son passage, qui vous fait tourner la tête, qui a anesthésier mon hyper réactivité, qui m’a aidé à tenir sans même le savoir. Pourtant, aujourd’hui, j’ai le cœur brisé en voyant Ginny s’approcher de moi. Aucun de nous deux n’a décidé de cela. Du jour au lendemain, je me retrouve marié et je vais devenir père de substitution pour un enfant qui n’a rien demander à personne. Je ne me sens pas prêt, mais mon regard croise celui de mon père et je comprends que je n’ai pas le choix. Je dois le faire. Ginny arrive vers moi et je lui souris quelque peu voulant la rassurer. Pourtant, je vais m’enfuir pour le reste de la cérémonie. Jusqu’à ce que le prêtre prononce la phrase fatidique : « Monsieur Bailey Alexander William Fitzgerald voulez-vous prendre pour épouser Mademoiselle Virginia Mary Elisabeth McGrath ici présente. » Non. Je vois dans les yeux de Ginny qu’elle est submergée par tout un tas d’émotions qu’elle ne doit sûrement pas être capable d’expliquer. Dans ma tête, c’est Hiroshima, un séisme sans précédent, la fin d’un tout. En un quart de secondes, je remets toute ma vie en question. Je vais détruire sa vie, son avenir. Elle ne sera jamais heureuse avec moi. Noah non plus. Elle en aime un autre et on l’oblige à se marier avec moi, un inconnu. Un freak. Elle mérite mieux, tellement mieux, mais je n’ai pas le choix. « Oui, je le veux. » Je suis désolé Ginny.

J’ai fini par m’en fuir. 48 heures après mon mariage. Ginny ne voulait pas partir en voyage de noces, elle devait s’occuper de Noah, elle est partie s’enfermer dans l’appartement qui était désormais notre. Je ne pouvais pas rester, je ne voulais pas rester. Je me suis enfui avec Jill. Une semaine à parcourir les routes de l’Angleterre sans se poser de questions, sans destination, sans obligation. Une semaine où nous avons vécu à cent à l’heure. Je crois ne pas avoir été sobre plus d’une journée. Pourtant, je me suis senti vivant. Étrangement. Nous n’avons pratiquement pas parlé avec Jill. Elle voulait se barrer, je l’ai suivi. On a bu, on a couché ensemble dans des endroits improbables et on a bu un peu plus pour oublier ce qui nous attendais à Londres. Ce que mon alliance ne cessait de me rappeler.

Bailey & Ginny's loft, Bayswater, London, 2014
Quelque chose ne va pas avec Noah dernièrement. Il pleure beaucoup se plaignant de douleurs et hier encore, il a fait un malaise. Les médecins sont incapables de nous dire ce qu’il a et je suis doucement en train de devenir fou. Ce petit garçon n’est pas mon fils, mais je l’aime de manière démesurée et le voir aussi mal me brise de l’intérieur. Alors je fuis, encore. Ginny ne dit rien, elle me regarde rentrer tard, les cheveux en bataille et la chemise boutonnée à l’envers. On se parle de moins en moins. La bombe n’est plus très loin de l’explosion.

Ce soir, pour une fois, je ne suis pas parti voir Jill ou une autre. Je suis rentré à la maison avant l’heure du repas. L’appartement est silencieux, mais il ne me faudra que quelques minutes pour trouver Ginny et Noah dans l’atelier de la jeune femme. Cette pièce que j’ai aménagée pour elle, pour qu’elle vienne se perdre, s’échapper dans sa peinture. Je m’appuie sur le chambranle de la porte et les regarde évoluer ensemble pendant de longues minutes. Je n’arrive pas à trouver ma place au milieu de ce duo. Ils évoluent souvent sans moi, malgré mes nombreuses tentatives. « Papa ! » Noah descend des genoux de sa mère pour courir vers moi. Ce cri du cœur qui brise le mien. Je ne suis pas son papa et je ne le serais jamais vraiment. Je donnerais tout pour ce petit bonhomme, mais un jour, il apprendra la vérité et me laissera tomber. Un jour, cette mascarade prendra fin et je perdrais tout, parce que personne ne voudrait rester avec moi. « On fait le piano papa ? » Mes yeux se posent sur ce petit garçon plein de vie et je tente de chasser mes idées noires. Je lui souris et le prends dans mes bras. « On joue la chanson préférée de maman ? » Noah hoche rapidement la tête tandis que je me rapproche de Ginny qui peint toujours. Sans rien dire, je me penche pour embrasser sa tempe et emmène Noah près du piano poser dans un coin de la pièce. On s’assoit tous les deux sur le banc et pour la énième fois, je tente de lui apprendre à jouer. Au bout de quelques minutes, je sens qu’on nous observe et relève la tête pour croiser le regard de ma femme. Je lui souris tendrement avant de reporter mon attention sur Noah et ses petits doigts qui cours sur les touches du piano. Notre famille est loin d’être parfaite, mais d’une certaine manière ils sont la meilleure chose qui ne me soit jamais arriver.

Bailey's office, Camden Town, London, 2015
L’état de santé de Noah ne fait qu’empirer. Polykystose rénale infantile. Il a besoin d’une greffe de rein, mais autour de nous personne n’est compatible. Lorsque nos tests sont revenus négatifs, j’ai cru voir mon monde s’écrouler. Notre mariage n’a rien de conventionnel, mais voir Ginny s’effondrer, retrouver le vide dans son regard à commencer à me faire peur. Réellement peur. Pour une fois, j’ai décidé de ne pas fuir. La seule personne qui peut encore nous aider se trouver en Australie : le père biologique de Noah. Je redoute ce moment depuis des années, mais il est temps que Ginny le retrouve, que Noah connaisse son père et surtout que cet homme fasse les tests pour tenter de sauver notre petit garçon. Alors nous partons et je dois encore l’annoncer à quelqu’un…

Minuit passé, dans mon bureau de la maison de disques. C’est les doigts tremblant que je remonte mon jean sur mes hanches et ferme difficilement la boucle de ma ceinture. Sur le canapé en face de moi, Jill est encore nue. Une cigarette qui pend au bout de ses lèvres rosies par nos baisers féroces. Encore une fois, elle m’a rendu fou. Elle a débarqué sans prévenir après trois semaines sans nouvelles, sa spécialité et en quelques minutes, on était en train d’arracher nos vêtements en plein milieu de mon bureau. Sans rien dire, je viens m’asseoir a même le sol, laissant mon dos retomber contre le canapé. Je sens une main se glisser dans mes boucles tandis que la brunette me souffle sa fumée au visage. « Tu es triste Bay. »  Un ricanement s’échappe d’entre mes lèvres. Je ne peux plus rien lui cacher. Cinq ans que l’on joue au chat et à la souris. Cinq ans qu’elle me rend accro, qu’elle m’attire et que je la repousse. Une danse endiablée, envoûtante et dangereuse. On se brûle les ailes, mais c’est plus fort que nous. Plus fort que la raison. Et aujourd’hui, je vais devoir lui dire au revoir. « On va partir Jill. »  Je n’ai pas besoin d’en dire plus. Plusieurs fois, je me suis confié à elle en ce qui concerne les problèmes de santé de Noah. « Dans une semaine, on sera en Australie. »  Je sais qu’elle va rester ici. Que l’on ne se verra plus. Que je n’aurais plus aucun moyen de relâcher la pression, de contrôler cette guerre en moi, cette bombe atomique qui menace d’exploser de jour en jour au fil des mois, des années. « A trop vouloir jouer au mari parfait, tu vas te perdre Bailey. »  Je crois que je me suis déjà perdu.

Bailey's villa, Bayside, Brisbane, 2018
« Pop’s, je peux aller jouer avec Logan ? » « Oui, vas-y mon grand ! » Assis sur la terrasse de la villa, je regarde Noah partir en courant dans le jardin, très vite suivi par Logan, mon chien. Notre arrivée à Brisbane à tout chambouler. Notre petit bonhomme a pu être sauvé par un inconnu et il a finis par rencontrer son père. Bien entendu, cela avait un prix. Ginny à commencer à s’éloigner, se rapprochant de cet homme qu’elle avait précipitamment quitter il y a de cela des années et Noah a appris la vérité. Je n’avais plus du tout ma place auprès d’eux alors après des heures de discussion nous avons décidé de divorcer à l’encontre de l’avis de nos parents. Depuis ma vie, ressemble à un flou artistique. Du jour au lendemain, la tempête Jill est revenue me hanter et nous avons retrouvé nos vieilles habitudes. Pourtant, même mes ébats avec la brunette ne me font plus vibrer. Elle avait raison, je suis en train de me perdre. Je ne sais plus où se trouve ma place. Je regarde Noah grandir, mais il a désormais son véritable père et je sais que petit à petit, il m’oubliera. Ginny refait doucement sa vie et moi, je reste bloqué sur place. À coucher à gauche et à droite tout en bossant comme malade. Exactement, comme il y a dix ans. Plus rien ne me fait vibrer, j’ai la sensation de perdre ma passion, ma curiosité. Je me laisse bouffer par l’hypersensibilité et j’en deviens aigri.

C’était sans compter sur cet appel, en cette après-midi d’octobre. Mon frère. Eliott. Nous ne nous sommes pas adressés la parole depuis près de trois ans et voilà qu’il m’appelle. J’aurais dû me douter que ce n’était pas pour prendre des nouvelles. « Papa m’envoie à Brisbane pour prendre ta place. Fini de jouer Bailey, je vais te terminer et tu n'auras vraiment plus rien. Plus de petite famille parfaite et plus de boulot. » Eliott pensait me détruire, il m’a redonné l’envie de me battre.


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