leloh #3 • give me a song to rock your body

Le gratitude journal qu’on lui avait conseillé de commencer au réveil d’Atlas pour tenter de surmonter l’épreuve avait été délaissé, n’avait jamais même été une option envisageable car jugée trop ridicule par Lewis. Mais depuis le retour de Shiloh, les moments de joie et où il se sentait réellement reconnaissant se multipliaient. Alors il avait attrapé ce fichu carnet un soir, qu’il avait acheté sans jamais rien y noter, et avait commencé à écrire. S’il s’était senti stupide au début, les détails insignifiants pour certains qu’il avait retrouvés chez Shiloh avait fini par le faire sourire, inscrits là, noir sur blanc. Et petit à petit, Lewis s’était confié comme il ne l’aurait jamais fait auprès de quiconque : inscrivant la façon dont cette partie de jeu vidéo avec Atlas lui avait fait retrouver l’espoir. Et à force de lister les choses infimes qui l’avaient fait sourire, les pages s’étaient remplies, lui laissant l’impression que peut-être tout n’était pas si noir. Il ne savait pas si c’était ce moment à part qui lui avait permis de ressentir assez de confiance pour le faire mais Lewis avait fini par poser son stylo pour attraper son téléphone et écrire à Shiloh. Une silent disco, c’était tout ce qu’il détestait, mais tout ce qu’elle allait adorer.

Difficile de faire un effort vestimentaire lorsque le thème portrait sur les années soixante-dix mais il avait essayé, venant compléter son éternel t-shrit blanc avec une veste en daim marron clair à franges. Il avait presque hésité à jouer le jeu jusqu’au bout en trouvant des lunettes colorées ou un bandana à apposer autour de son front mais la peur du ridicule l’avait très vite rattrapé. Ajustant une dernière fois ses cheveux, il avait sauté dans un taxi pour rejoindre l’electric playground et avait senti une pointe de culpabilité en voyant Shiloh l’attendre devant. « Pardon, Shy » avait-il lancé avec une mine désolée avant de lui accorder une accolade - un geste banal entre les amis mais qui lui procurait toujours un sentiment particulier. Bien sûr, la styliste avait trouvé la tenue idéale, et il s’était retenu de lui indiquer à quel point elle était belle parce qu’à force de trop le faire peut-être que des doutes finiraient par naître chez elle. Une idée qui l’angoissait, et qu’il avait rapidement chassé de son esprit. « On attrape un casque et on rentre ou tu veux discuter un peu avant ? » avait-il demandé, conscient que certains abcès n’avaient pas encore été crevés. Ils préféraient profiter, rattraper le temps perdu, mais il semblait que la discussion n’aurait jamais lieu s’ils continuaient ainsi. L’endroit n’était de toute façon pas le bon et déjà, le regard de Lewis s’était posé sur les casques visibles à l’entrée. « T’as déjà fait ça toi ? Je suis pas sûr de comment ça fonctionne. » Mais chaque expérience était bonne à prendre si elle était vécue avec elle, et son sourire n’était pas feint malgré ses doutes quant à l’activité.